Étape
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1. La première pierre du couvent des Récollets

1. La première pierre du couvent des Récollets

La ville de Pontivy conserve encore aujourd’hui dans sa toponymie le souvenir d’un monastère : l’« île des Récollets », ancien jardin du couvent, en est un exemple. Les Récollets s’installent à Pontivy en 1632, dans un monastère occupé depuis 1458 par les Cordeliers. En 1664, ils lancent la reconstruction de leur couvent. La première pierre des travaux a été conservée, malgré la destruction totale du monastère – probablement en 1806. Quelques statues de bois de l’ancienne église des Récollets sont encore visibles aujourd’hui dans l’église paroissiale Notre-Dame-de-Joie.

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2. Les cours d’eau à Pontivy avant le 19e siècle

Le Blavet était autrefois un axe économique essentiel à Pontivy : source d’eau indispensable aux habitants, il permit l’installation d’activités sur ses berges telles les pêcheries, tanneries et moulins. Mais le Blavet était aussi source de dangers : noyades et inondations étaient fréquentes. La communauté de ville commença à s’en préoccuper dans la deuxième moitié du 18e siècle en lançant quelques travaux (curages du fleuve, constructions de quais, réfection de routes proches du cours d’eau…) qui ne permirent hélas jamais de régler définitivement le problème.

3. Le faubourg d’Outreleau

Comme les fours et les pressoirs, les moulins à blé sont, sous l’Ancien Régime, un monopole commercial du seigneur : tous les habitants de son fief doivent y apporter leur grain à moudre. Le meunier est donc un personnage incontournable de la ville. C’est d’ailleurs le seul habitant qui, avec quelques tanneurs, vit confortablement sur la rive droite du Blavet. Le reste de la population est de
condition plus que modeste. En raison de sa situation, ce quartier est nommé « Tréleau » ou « Outreleau ». La présence du Blavet génère l’installation des moulins et tanneries qui en font le quartier laborieux de Pontivy.

4. La porte de Carhaix

Pontivy fut, probablement dès le 12e siècle, ceinte de remparts, eux-mêmes interrompus de portes. Vraisemblablement reconstruite entre 1714 et 1717 et aujourd’hui intégrée dans les bâtiments hospitaliers, la porte de Carhaix, constitue, avec les remparts du château et quelques tronçons de fortifications épars, le seul vestige de cette ancienne enceinte urbaine. Dès le 13e siècle, l’extension de la commune hors ses murs provoqua la création de « faux bourgs ». Les remparts, déjà abîmés par les sièges que la ville subit en 1342, 1488 et 1589, furent volontairement détruits à partir du 17e siècle afin d’intégrer les faubourgs à la ville.

5. L’hôpital

Comme tout hôtel-dieu sous l’Ancien Régime, l’hôpital de Pontivy devait jadis accueillir vieillards, pauvres, malades mais aussi voyageurs de passage, femmes enceintes et enfants abandonnés. Les bâtiments actuels sont une juxtaposition de constructions d’époques diverses. Seuls les murs extérieurs de la chapelle et la porte de Carhaix sont antérieurs au 19e siècle. Longtemps tenu par les sœurs hospitalières de Saint Thomas de Villeneuve, congrégation fondée à Lamballe en 1661, l’hôpital de Pontivy bénéficia, jusqu’à la Révolution, d’une aide financière substantielle des seigneurs de Rohan.

6. La maison du sénéchal du vicomte de Rohan

Datée de 1577, cette maison est exactement contemporaine de l’hôtel de Roscoët situé place du Martray (cf. panneau 12). Les deux maisons présentent un décor caractéristique de la Renaissance qui, comme sur la majorité des habitations pontivyennes en pierre de taille, se concentre essentiellement autour des baies (portes et fenêtres). Comme en façade de l’hôtel de Roscoët, le blason situé au-dessus de la porte d’entrée a été bûché : il portait sans doute à l’origine les armes du propriétaire. La maison a fait l’objet d’une remarquable restauration de 2000 à 2006.

7. La chapelle Saint-Ivy ou de la congrégation

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À la fin du 18e siècle, la congrégation des artisans de Pontivy décide de reconstruire la chapelle dédiée à Saint Ivy qu’elle utilisait jusqu’alors. La date 1770 est encore lisible en façade. Celle-ci a hélas en partie perdu son décor : statues en ronde-bosse autrefois disposées dans les niches, divers ornements bûchés… La petite tourelle accolée à la gauche de la chapelle contient l’escalier en vis permettant l’accès aux étages supérieurs, notamment aux deux niveaux de tribunes et au clocher de plan carré qui couronne la façade.

8. L’église paroissiale ou basilique Notre-Dame-de-Joie

Reconstruite au début du 16e siècle à l’emplacement d’une église plus ancienne, Notre-Dame-de-Joie a été fortement transformée à la fin du 18e siècle, notamment grâce aux libéralités des ducs de Rohan, ainsi qu’à la fin du 19e siècle afin de répondre à l’accroissement de la population des fidèles. Elle conserve néanmoins des parties originelles, notamment la tour d’entrée – exception faite de la flèche –, dont la façade occidentale porte la date 1533.

9. Place Anne de Bretagne

De 1665 à 1914, la place Anne de Bretagne était occupée en son centre par la halle aux blés, et l’on peut encore y voir le puits alors utilisé par les marchands. Jusqu’en 1804, le cimetière était accolé à l’église Notre-Dame-de-Joie. Il fut ensuite déplacé hors les murs afin d’améliorer les conditions d’hygiène au cœur de la ville. La maison du n°14 a conservé un beau décor sculpté du 16e siècle : visages grimaçants, entrelacs issus du répertoire gréco-romain, décor en bas-relief et horizontalité affirmée sont en effet caractéristiques du décor des maisons à pans-de-bois de la Renaissance.

10. La place du Martray

À Pontivy, la place du Martray fut longtemps le point central de la cité. Comme la plupart des places bretonnes portant ce nom, elle se trouvait à proximité des halles et des maisons à porche et accueillait une partie des commerçants les jours de foire ou de marché. Du 15e siècle au 18e siècle, les Pontivyens s’y rassemblaient pour célébrer la fin du Carême. Le jeu de la quintaine obligeait tout homme marié dans les douze derniers mois à venir briser trois lances contre un poteau décoré aux armes des Rohan – la quintaine –, et ce, installé dans un chariot tiré à grande vitesse, sous les rires et applaudissements de nombreux spectateurs.

11. La maison des trois piliers

La plupart des maisons à porche bretonnes subsistant aujourd’hui sont conservées en Ille-et-Vilaine et dans les Côtes-d’Armor. La maison dite des trois piliers de Pontivy figure parmi les 3 exemples préservés dans le Morbihan avec la Maison Limbour à Guémené-sur-Scorff et la Maison Maurice à Josselin. Son décor Renaissance permet de la dater de la deuxième moitié du 16e siècle. Construites pour protéger les marchandises des intempéries, les maisons à porche pouvaient, lorsqu’elles étaient mitoyennes, constituer de véritables rues couvertes, comme on peut encore en voir aujourd’hui à Dinan, Vitré et La Guerche-de-Bretagne.

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12. L’hôtel de Roscoët

Construit en 1578 pour Jean de Roscoët et son épouse, cet hôtel particulier présente un riche décor sculpté typique de la Renaissance française au 16e siècle. On aperçoit encore aujourd’hui la trace de deux blasons, probablement bûchés à la Révolution. En revanche, l’inscription qui surmonte la porte d’entrée et permet la datation certaine du bâtiment a été conservée. L’appellation d’« échauguette » longtemps donnée à l’hôtel en raison de la présence de la tourelle d’angle est erronée : une échauguette est un petit ouvrage en surplomb, ne contenant qu’une seule pièce utilisée pour le guet, et que l’on trouve principalement dans l’architecture militaire.

13. La rue du Fil

La rue du Fil, comme la place aux Fils (actuelle place Ruinet du Tailly) et la rue de la Cendre (utilisée pour le blanchiment des tissus), évoque l’industrie et le commerce de la toile qui marquèrent l’économie pontivyenne à l’époque des Rohan. La rue présente encore de beaux exemples de maisons à pans-de-bois. Nombre d’entre elles sont des constructions mixtes : pierre en rez-de-chaussée, pans-de-bois à l’étage. Les pièces de bois permettant d’éviter les déformations de la façade sont souvent en forme de croix de Saint-André, créant ainsi une certaine uniformité dans la ville.

14. Halles-théâtre

Prévues dès le Premier Empire, ces halles furent achevées en 1848, sur un terrain jouxtant les anciennes halles seigneuriales détruites en 1842. La fonction du bâtiment en a conditionné le style architectural, les arcades permettant une grande ouverture sur l’extérieur. Le théâtre, situé à l’étage, fut inauguré en 1849.

15. La malpaudrie

Reconstruite ou fortement restaurée en 1725, cette maison était à l’origine une léproserie. Après avoir vécu un temps en bonne intelligence avec le reste de la population médiévale, les lépreux devinrent de véritables parias : considérés comme civilement morts, accusés de sorcellerie, obligés d’annoncer leur arrivée à l’aide d’une crécelle, ils étaient au maximum tenus à l’écart des villes. La situation du bâtiment, à la limite même des communes de Noyal et de Pontivy au 18e siècle, causa quelques soucis à ses propriétaires, doublement imposés… La question fut tranchée en 1798 et la maison, définitivement considérée comme sise sur le territoire de Pontivy.

16. Le château de Pontivy

Pour l’essentiel construit entre 1485 et le début du 16e siècle, le château de Pontivy, anciennement propriété des Rohan est caractéristique de l’architecture militaire bretonne de la fin du 15e siècle. Le plan en quadrilatère irrégulier cantonné de tours rondes est de type philippien (du roi de France Philippe-Auguste, à l’initiative de la construction de la forteresse du Louvre à Paris à la fin du 12e siècle). Mais seules deux tours – celles de la façade principale – subsistent ici. Les troisième (nord-est) et quatrième (sud-est) tours ont elles été détruites à deux périodes distinctes de l’histoire. Jusqu’aux fouilles archéologiques de 2018, la présence de cette quatrième tour faisait l’objet d’interrogations.

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